Al Mahdiya
Al-Mahdiya se situe sur la rive gauche du Sebou, à une trentaine de
kilomètres au nord-est de la ville de Salé. Construite sur un
escarpement rocheux, ses fortifications se dressent encore au bord
de l'Atlantique pour dominer la plaine côtière et protéger
l'embouchure de l'oued.
L'origine d'al-Mahdiya reste encore obscure. Certains y ont vu
l'emplacement d'un comptoir carthaginois du Vème siècle avant notre
ère. D'autres pensent qu'elle fut fondée par les Bani Ifren.
Exceptée cette indication tardive, al-Mamora n'apparaît que sous les
Almohades au XII ème siècle. Abd al-Moumen y fit installer un
arsenal pour construire 120 bateaux.
La ville tira profit, semble-t-il, de cet arsenal et devint
rapidement “une petite place de commerce où, comme à Salé, les
négociants européens venaient échanger les produits d'Europe contre
ceux du Maroc”. Cette prospérité fut malheureusement de courte durée
et la ville fut détruite lors de la guerre opposant as-Saîd au roi
mérinide Abu Said Othman.
En 1515, les Portugais y débarquèrent pour construire une citadelle
à l'embouchure de l'oued Sebou. Le sâadien nommé Mohammed
al-Bourtoughali assiégea la ville et mit la flotte portugaise en
déroute. Al-Mahdiya, dévastée et abandonnée, devint alors un centre
de la course qui sévissait dans l'Atlantique.
En 1614, Les Espagnols réussirent à prendre la ville qui
s’appellera, pendant 67 ans, San Miguel de Ultramar. Après de
nombreuses tentatives, le sultan alaouite Moulay Ismaïl y entra et
c'est alors que l'ancienne forteresse arabe reçut le nom de Mehdiya.
Celle-ci, commandée par le caïd Ali ar-Rifi, vit s'y ériger la porte
monumentale, une mosquée, un palais, un hammam, une prison et
plusieurs constructions.
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